Ce jeudi, un plan en 28 points, élaboré par les États-Unis pour mettre fin au conflit en Ukraine, a été transmis par l'administration Trump à ses homologues russes et ukrainiens. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est déclaré prêt à collaborer « constructivement » avec Washington, appelant à une « paix digne ». Du côté russe, aucune réponse n'a encore été formulée.
EN BREF
- Le plan américain implique la cession de plusieurs régions ukrainiennes à la Russie.
- Des conditions sur l'armement de l'Ukraine et la présence de l'OTAN ont été énoncées.
- Des garanties de sécurité pour l'Ukraine sont stipulées, bien que leur nature demeure floue.
La France, par la voix de Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a souligné que la paix ne devait pas compiler une « capitulation » de l’Ukraine. Mais que contient réellement ce plan ?
Le Statut des Territoires Contestés
Au cœur des propositions, se trouve une clause cruciale qui pourrait susciter des tensions : l'Ukraine serait amenée à céder des territoires à la Russie, notamment les régions de Donetsk et Lougansk, ainsi que la Crimée, annexée en 2014. Selon le projet, ces zones seraient « reconnues de facto comme russes », y compris par les États-Unis, une stipulation allant à l'encontre des aspirations de souveraineté de Kiev.
Dans un contexte où l’Ukraine est toujours en proie à des combats intenses, la question se pose : Kiev acceptera-t-elle ces propositions ? Tandis que l'armée ukrainienne subit des pertes face à l'avancée russe, la Maison Blanche a précisé que les discussions sur ce plan de paix restent actives.
Au regard de la lutte acharnée menée par l’Ukraine depuis presque quatre ans, il semble difficile pour le président Zelensky de concevoir un abandon des territoires disputés. L'appel à une « paix digne », qui respecte l’indépendance et la souveraineté ukrainienne, résonne avec force dans les débats, soulignant l'âpreté des négociations à venir.
Conditions de Sécurité et Engagement de l'OTAN
Le plan américain comporte également des exigences concernant les capacités militaires de l’Ukraine. Il serait stipulé que l’armée ukrainienne ne pourrait compter que 600 000 militaires, avec un engagement de l’OTAN à ne pas déployer de troupes sur le sol ukrainien. Néanmoins, des avions de combat européens pourraient être déployés en Pologne, ajoutant une dimension complexe à la situation.
Le projet mentionne également que l’Ukraine devra renoncer à intégrer l'OTAN, tout en restant éligible à rejoindre l’Union européenne, ce qui pourrait ouvrir des discussions sur des garanties de sécurité.
La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré que ce plan était acceptable pour les deux parties, affirmant que Washington œuvrait à des discussions équilibrées avec les Ukrainiens et les Russes. Toutefois, des voix ukrainiennes ont exprimé des préoccupations quant aux concessions jugées trop favorables au Kremlin.
Garantie de Sécurité et Reconstruction
Ce plan de paix inclut des garanties de sécurité pour l’Ukraine, dont les détails restent flous. Un responsable américain a indiqué qu’en cas d'attaque future, l’Ukraine bénéficierait de la même protection que celle d’un membre de l’OTAN. Cette mesure vise à établir des limites à l'agression russe, traduisant une volonté de dissuasion à long terme.
Pour soutenir la reconstruction, il est prévu que les États-Unis financent le projet à hauteur de 100 milliards de dollars via des avoirs russes gelés. En outre, la centrale nucléaire de Zaporijjia serait révisée sous la supervision de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), avec une production d'électricité équitablement répartie entre l’Ukraine et la Russie.
Surveillance et Réponses à l'Agresseur
Le plan américain contient également des clauses de surveillance accrue, y compris un « accord de non-agression » entre la Russie, l’Ukraine et l’Europe. En cas de nouvelle invasion, la Russie serait confrontée à une réponse militaire coordonnée et à des sanctions renforcées. Ces contraintes minimales imposées à la Russie pourraient poser des problèmes pour les négociations et attirer des critiques du côté ukrainien.
En effet, un haut représentant à Kiev a déploré que le plan ait été conçu par les États-Unis en collaboration avec la Russie, laissant planer des doutes sur les concessions russes. Les alliés européens ont insisté sur le fait que tout accord doit refléter les positions de l'UE et de l'Ukraine.
Il est clair que, bien que le chemin vers la paix soit pavé de défis, les discussions qui s’annoncent au sommet entre Zelensky et Trump pourraient jouer un rôle déterminant pour l'avenir de l'Ukraine et de la région.