Alors que les tensions entre la Russie et l'Europe se ravivent, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé l'Europe à une réponse collective face aux menaces émanant de Moscou. Lors de son discours prononcé le 8 octobre 2023 devant le Parlement européen à Strasbourg, elle a évoqué la nécessité pour l'Union européenne de ne pas seulement répondre aux actes hostiles, mais également d'anticiper et de dissuader. Les récents survols de drones russes au-dessus de divers sites stratégiques à travers plusieurs nations européennes ont mis en lumière l’urgence d'une posture sécuritaire renforcée.
EN BREF
- Ursula von der Leyen recommande une réponse proactive de l'Europe face à la menace russe.
- Des frappes récentes en Russie et en Ukraine ont causé cinq morts, accentuant l'inquiétude générale.
- L'Allemagne envisage l'utilisation de mesures physiques pour faire face aux drones menaçants.
Von der Leyen a soutenu que les actions récentes ne sauraient être interprétées comme de simples incidences isolées. En effet, la persistance de ces inspecteurs aériens et d'autres menaces, telles que la coupure de câbles sous-marins et les campagnes d'influence lors d'élections, soulèvent des questions sérieuses sur la sécurité nationale et l'intégrité de l'Europe. "Deux incidents peuvent être une coïncidence, mais trois, cinq, dix ?" a-t-elle questionné, soulignant l'importance d'identifier ces actes comme un signe d'une campagne organisée visant à déstabiliser stabiliser l'Union européenne.
Pour faire face à ces défis, la présidente a proposé l'établissement d'un système de défense antidrones. Ce dispositif innovant est censé permettre une détection rapide, une interception immédiate et, si nécessaire, une neutralisation effective des drones menaçants. À cet égard, elle a souligné que l'Europe aurait beaucoup à apprendre de l'Ukraine, qui a déjà démontré son agilité et son efficacité dans la lutte contre ces nouvelles formes de menaces.
Parallèlement, les autorités de la République fédérale d'Allemagne ont annoncé leur intention de légaliser le droit pour leurs forces de police d'abattre des drones jugés menaçants. Le ministre de l'Intérieur, Alexander Dobrindt, a précisé que cette initiative s'inscrit dans le cadre d'une coopération renforcée avec Israël et l'Ukraine. Ces discussions visent à fortifier les capacités de défense face à des survols de drones sur des installations stratégiques. Les amendements législatifs proposés incluront des moyens d'action actifs permettant d'intercepter et de neutraliser ces appareils.
Des frappes meurtrières et des vulnérabilités exposées
Ce climat de tension s'est accompagné de frappes meurtrières tant en Russie qu'en Ukraine, laissant la population en état d'alerte. Au total, cinq personnes ont trouvé la mort à la suite de bombardements, trois dans la région de Belgorod et deux à Kherson. Dans un moment tragique, le gouverneur de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a rapporté que des infrastructures sociales avaient été partiellement détruites. Les estimations parlent de la possibilité que d'autres victimes soient encore sous les décombres.
Dans le sud de l'Ukraine, le gouverneur de Kherson, Oleksandr Prokoudine, a indiqué que les attaques des troupes russes avaient touché des cibles civiles. Kherson, qui avait été repassée sous contrôle ukrainien après plusieurs mois d'occupation, continue de subir des bombardements incessants, soulignant la vulnérabilité de la zone et mettant en lumière la souffrance des populations civiles.
Une situation alarmante
Dans la nuit du 7 au 8 octobre, des opérations militaires russes ont impliqué l'utilisation de 183 drones, dont 154 ont été interceptés par les forces ukrainiennes. La société DTEK, principal fournisseur d'énergie en Ukraine, a déclaré qu'une centrale thermique avait subi des dommages significatifs, blessant au moins deux de ses employés. Les répercussions de ces bombardements se font ressentir dans tout le pays, avec des coupures d'électricité consécutives à des frappes sur des infrastructures critiques.
Dans l'ensemble, ces développements soulignent un changement de paradigme dans la manière dont l'Europe doit envisager sa sécurité face aux menaces émergentes. Le discours de Ursula von der Leyen ne fait pas que retracer les faits, il appelle à une mobilisation significative et collective des États membres pour faire face à cette période d'incertitude. L’avenir de l’Europe repose sur sa capacité à s’adapter aux défis actuels et à mettre en œuvre des stratégies de défense robustes.
