Ce jeudi 4 décembre 2025, un témoignage lourd de sens a résonné au tribunal correctionnel de Caen. Une enseignante de l'école Jean et Marie Deschamps à Bénouville, dans le Calvados, est accusée de maltraitance sur des enfants de maternelle et de primaire. Cette affaire a révélé des comportements inquiétants et a suscité une grande émotion au sein de la communauté éducative et des familles.
EN BREF
- Une enseignante est poursuivie pour maltraitance sur des enfants.
- Des parents témoignent de violences physiques et psychologiques.
- Le jugement est attendu après une audience de sept heures.
Les témoignages de familles présentes lors de l'audience ont mis en lumière des faits troublants. Nadège, mère d'Arthur, un garçon de sept ans, a relaté le calvaire vécu par son fils autrefois âgé de quatre ans. Elle témoigne : "Il nous disait : tu ne dois pas dire de gros mots maman, sinon lave-toi la bouche avec du savon. C'est la maîtresse qui fait ça avec tous les enfants." Ce récit incarne le malaise existent chez de nombreuses familles face à des pratiques pédagogiques jugées abusives.
Les accusations évoquent des cas de cheveux tirés, de punition dans le noir, de gifles et de propos humiliants. Un climat de peur et de souffrance s’est installé, rendant la scolarité de ces enfants insupportable. Arthur, par exemple, a perdu son plaisir d'aller à l'école, ne voulant plus y retourner et évitant le noir : un changement de comportement alarmant pour ses parents.
Lors de l'audience, d’autres familles ont relaté des événements similaires. Un père a partagé avec émotion : "Mon fils avait un poing sur la tête pendant que l'institutrice lui disait : tu es nul, tu es un vilain petit garçon." La douleur et la tristesse se lisaient sur le visage des témoins, confrontés à la détresse de leurs enfants.
Les avocats des parties civiles ont plaidé avec force. Maître Sandra Mercier, représentant plusieurs petites filles, a exprimé son indignation : "Je ressens de la tristesse car j'ai trois petites filles aujourd'hui qui avaient entre 2 ans et 3 ans et demi à l'époque, à qui on vient dire qu'elles sont des menteuses." Des déclarations qui plongent l’audience dans une atmosphère de choc et d’incompréhension.
De son côté, l'institutrice a contesté les faits, se déclarant "anéantie" et évoquant un sentiment d'"acharnement" contre elle. Face aux accusations, elle a évoqué une erreur de jugement, affirmant qu'une gifle aurait été due à une main qui aurait glissé. Un argument qui suscite de nombreuses interrogations quant à la responsabilité de l'éducateur auprès des plus jeunes.
Les réquisitions du ministère public à l'issue de cette audience sont claires : six mois de sursis probatoire pendant deux ans, une obligation de soins et une interdiction d’exercer tout métier en relation avec des mineurs durant deux ans. Les familles espèrent ainsi donner de l'espoir à d'autres parents confrontés à des situations similaires.
Alors que la décision du tribunal est mise en délibéré, l'audience a révélé une réalité tragique à laquelle des enfants, en pleine construction de leur identité, ont dû faire face. Ce cas soulève également des questions fondamentales sur le rôle des éducateurs et la nécessité d’une vigilance accrue dans les établissements scolaires où les enfants doivent se sentir en sécurité et épanouis.