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« Une ONG s'inquiète du sort d'un jeune gay persécuté au Turkménistan et bloqué en France »

by Matthieu Dourtou
Une ONG alerte sur le sort d'un jeune gay persécuté au Turkménistan, piégé en France.

La situation concerne un homme qui a subi d'effroyables tortures au Turkménistan, l'un des pays les plus répressifs au monde en matière de droits humains. Ce dernier, âgé de 29 ans et d'orientation sexuelle gay, s'est vu refuser un visa humanitaire pour une demande d'asile en France. Cette décision, annoncée mardi par un responsable, soulève de vives inquiétudes parmi les ONG, qui craignent pour sa vie si jamais il était contraint de retourner dans son pays d'origine.

EN BREF

  • Un homme gay, victime de tortures, a vu sa demande d'asile en France rejetée.
  • Une ONG appelle à la protection internationale, craignant pour sa vie en cas de retour au Turkménistan.
  • Le ministère français de l'Intérieur refuse de commenter les décisions individuelles concernant les demandes d'asile.

Arslan (prénom modifié) a été emprisonné pendant onze mois entre 2017 et 2018, dont neuf mois en colonie pénitentiaire. Sa condamnation est fondée sur l'article du code pénal qui criminalise l'homosexualité. Dans des témoignages récemment vérifiés, il raconte les atrocités subies : tabassages en prison, viols répétés par un autre détenu, sans qu'aucune action ne soit prise par l'administration pénitentiaire.

Depuis janvier 2025, Arslan vit dans un pays tiers dont le nom n'est pas divulgué pour des raisons de sécurité. Malheureusement, mi-septembre, le ministère français de l'Intérieur a rejeté sa demande de visa humanitaire, exacerbant ainsi les craintes de l'ONG EQUAL PostOst, qui l'a soutenu dans sa fuite. Cette dernière redoute un « renvoi de force » vers un pays où il risquerait d'être emprisonné à nouveau et violemment persécuté. Son cas est décrit par Evi Tchaïka, fondatrice de l'organisation, comme « une vie humaine qui a besoin d’une protection internationale ».

La réponse des autorités françaises

Contacté par l’AFP, le ministère de l’Intérieur a déclaré qu'il ne commentait pas les « cas individuels » et que chaque décision était prise en tenant compte des circonstances spécifiques. Selon le ministère, les décisions relatives aux demandes d'asile se fondent sur une évaluation globale des situations dans les pays d'origine et d'accueil, et prennent en compte les liens existant avec la France.

L’ONG EQUAL PostOst a annoncé son intention d'aider Arslan à faire appel de cette décision. Evi Tchaïka a exprimé sa gratitude envers les partenaires européens déjà impliqués et a réaffirmé l'espoir d'une issue favorable à la situation critique d'Arslan.

Le climat de persécution au Turkménistan

Lors d'un échange téléphonique, Arslan a décrit sa « peur intense » d’être capturé par les services de sécurité turkmènes et de subir de nouveau les violences qu'il a déjà connues. Il est conscient que son orientation sexuelle pourrait le condamner à mort si jamais il était renvoyé dans son pays.

Le Turkménistan, riche en ressources naturelles comme le gaz, est dirigé depuis deux décennies par le clan des Berdymoukhamedov, qui ne tolère aucune opposition et imprime un contrôle strict sur la société. Les médias indépendants y sont absents et les ONG opèrent dans un cadre extrêmement hostile.

Des organisations de défense des droits humains, telles qu'Amnesty International et Human Rights Watch, documentent régulièrement les persécutions dont sont victimes les personnes LGBT + et les opposants politiques. Au cours des dernières années, plusieurs militants se sont retrouvés rapatriés de force de pays de refuge, disparaissant sans laisser de traces au Turkménistan.

Face à cette situation inquiétante et à la répression systématique qui sévit dans ce pays d'Asie centrale, la question des droits des réfugiés et des minorités sexuelles demeure cruciale. Le sort d'Arslan soulève des débats essentiels sur notre devoir d'humanité et la responsabilité des États envers ceux qui fuient la persécution.

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