Home ActusNews Yémen : les rebelles houthistes capturent 20 employés de l'ONU lors d'une opération.

Yémen : les rebelles houthistes capturent 20 employés de l'ONU lors d'une opération.

by Matthieu Dourtou
Yémen : Enlèvement de 20 agents de l'ONU par les rebelles houthistes.

Ce dimanche 19 octobre, vingt employés des Nations Unies (ONU) ont été arrêtés à Sanaa, la capitale du Yémen, suite à une intervention des rebelles houthis. Cette descente, effectuée samedi, a surpris les membres du personnel de l'organisation internationale, qui résidaient dans un complexe de la ville, alors que le Yémen est en proie à un conflit dévastateur depuis plus de dix ans.

EN BREF

  • Vingt employés de l'ONU retenus par les houthistes à Sanaa.
  • Peter Hawkins, représentant de l'Unicef, fait partie des personnes arrêtées.
  • Des accusations d'espionnage pèsent sur des membres de l'ONU, selon les rebelles.

Jean Alam, porte-parole du coordinateur résident de l'ONU au Yémen, a confirmé la détention de ces personnes en déclarant : « Cinq membres du personnel national et 15 membres du personnel international sont détenus dans le complexe ». Parmi eux, le représentant de l'Unicef au Yémen, Peter Hawkins. Un responsable de l'ONU, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, a rapporté cette information, qui a été corroborée par deux sources de sécurité des houthistes.

Selon M. Alam, onze autres employés yéménites ont été relâchés après avoir été interrogés. L'ONU est activement en contact avec les houthistes et diverses parties, cherchant à « résoudre cette grave situation le plus rapidement possible et mettre fin à la détention de tout le personnel ».

Des accusations graves d'espionnage

Samedi, M. Alam a également indiqué que les forces houthistes s'étaient infiltrées « sans y être autorisées » dans le complexe onusien. Ce n’est pas la première fois que des attaques sont menées contre des bureaux de l’ONU à Sanaa. En effet, le 31 août dernier, une opération similaire avait conduit à l'arrestation de plusieurs employés, soupçonnés d'espionnage au profit des États-Unis et d'Israël.

Lors d'un discours télévisé jeudi dernier, le chef des rebelles, Abdelmalek Al-Houthi, a affirmé que ses forces avaient réussi à démanteler « l'une des cellules d'espionnage les plus dangereuses », qu'il accuse d'être associée à des organisations humanitaires comme le Programme alimentaire mondial et l'Unicef. Cette situation a suscité des inquiétudes quant à la sécurité du personnel humanitaire et à l'intégrité des opérations vitales de secours dans le pays.

Le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric, a qualifié ces accusations de « dangereuses et inacceptables », soulignant qu'elles « mettent gravement en danger la sécurité du personnel onusien et des travailleurs humanitaires ». Les opérations humanitaires au Yémen sont déjà en péril, à cause de plus d'une décennie de guerre civile qui a plongé le pays, l'un des plus pauvres de la péninsule arabique, dans une crise humanitaire sans précédent.

Aujourd'hui, les tensions entre les forces houthis et les organisations internationales continuent de croître, rendant la situation encore plus complexe pour les acteurs humanitaires. Les répercussions de ces actions sur la vie quotidienne des Yéménites, déjà durement touchés, sont préoccupantes.

Des années de conflit ont laissé des cicatrices profondes, mais l'espoir de rétablir un certain degré de normalité dans cette région du monde demeure fragile. Les actions des rebelles houthis risquent de compliquer davantage le travail des organismes qui tentent de fournir une aide essentielle.

Vous aimerez aussi